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KIBRIT كبريت : réactiver nos utopies collectives et récits oubliés


à Bétonsalon - Centre d’art et de recherche, vendredi 23 juin 2017 de 11:00 à 19:00

Sur l’invi­ta­tion de Bétonsalon - Centre d’art et de recher­che, au sein de l’expo­si­tion d’Emmanuelle Lainé "Incremental Self : les corps trans­pa­rents".

La journée de recherche KIBRIT à Bétonsalon - Centre d’art et de recherche est conçue comme une grande narration fragmentée de la réactivation de nos récits oubliés et de nos utopies collectives (et notamment celles des années 60 et 70 au Maroc, en Algérie et dans la région), à travers des performances, lectures, discussions, ateliers et projections.

Les artistes, chercheurs et curateurs qui portent ces propositions de réactivation d’histoires et situations, ont en commun de vouloir non seulement donner une visibilité nouvelle aux récits souvent invisibles des années de luttes, d’utopies, de pensées et de mouvements collectifs, mais de vouloir interroger et réactiver au temps présent (et futur) les idées et valeurs que nous transmettent ces narrations peu connues.


Avec Marie Pierre Bouthier, Yasmina Reggad, Massinissa Selmani, Mohamed Fariji, Kenan Darwich et Omar Nicolas (Fehras Publishing Practices), Yasmina Naji et Nadine Atallah. Projections de films de Ali Essafi et Marwa Arsanios


KIBRIT (كبريت) est un programme collaboratif de recherche et production, dédié aux pratiques artistiques et curatoriales engagées dans des réflexions sur les processus de réactivation mémorielle.


Programme :

  • 11:00 Francesca Masoero et Léa Morin “Kibrit: réactiver nos récits et utopies”

Introduction de la journée de recherche et présentation des projets portés par les membres de Kibrit.


  • 11:30 Marie Pierre Bouthier “Ali Essafi: le montage en héritage”

Ali Essafi poursuit la démarche d’Ahmed Bouanani en rétablissant la possibilité d’une transmission culturelle entre générations malgré les ruptures coloniales et post-coloniales, et en prolongeant ses recherches d'un cinéma dont les formes réactiveraient les pratiques de l’oralité traditionnelle + projection de Wanted (2011, 24’) de Ali Essafi.


  • 12:30 déjeuner


  • 14:00 Yasmina Reggad, “We dreamt of utopia and we woke up screaming”

Performance. We dreamt of utopia and we woke up screaming enquête sur les archives peu connues de la Radiodiffusion-télévision algérienne (RTA) qui a transmis sur ses ondes les luttes, les espoirs et les plans pour de possibles autres futures du «Tiers-Monde» des années 60 et 70.


  • 14:30 Massinissa Selmani en discussion avec Yasmina Reggad, 1000 villages

Projet artistique de Massinissa Selmani portant sur la révolution agraire et le projet de construction de 1000 villages socialistes en Algérie au début des années 70.


  • 15:15 Mohamed Fariji, Un Musée collectif pour Casablanca

Projet artistique pour la création d’une institution muséale citoyenne de la mémoire collective de nos quartiers (patrimoine industriel, parcs d’attraction, écoles, aquarium, etc) à Casablanca


  • 16:00 Pause


  • 16:20 Kenan Darwich et Omar Nicolas de Fehras Publishing Practices, When the library was stolen (in english)

Recherche et publication autour de la bibliothèque de l'auteur et écrivain Abd Al-Rahman Munif, une relecture de l'archive des publications et des pratiques éditoriales dans les régions de la Méditerranée orientale et de l'Afrique du Nord au 20ème siècle.


  • 17:00 Yasmina Naji, Modernités Nomades

MODERNITES NOMADES est un ambitieux projet de publication – codirigé par KULTE EDITIONS et ZAMAN BOOKS – explorant les archives inédites de l’Atelier (1971-1991) pour les mettre en perspective, à l’échelle d’une histoire de l’art transnationale et postcoloniale.


  • 17:40 Nadine Atallah, Words as Silence, Language as Rhymes de Marwa Arsanios

Livre d'artiste conçu comme une réédition du magazine culturel égyptien Al-Hilal, en jouant avec le langage visuel et idéologique de l'époque nassérienne + projection de Have You Ever Killed a Bear? or Becoming Jamila (25min, 2014, v.o. AR - sub ENG) de Marwa Arsanios.


  • 18:30 Discussion libre

  • apéritif


Programme conçu par Léa Morin (Atelier de l’Observatoire - Les Invisibles) et modéré par Francesca Masoero (LE 18, coordinatrice Kibrit).


KIBRIT est un programme dirigé par LE 18 (Marrakech), Atelier de l’Observatoire (Casablanca), Rhizome (Alger), Maison de l’Image (Tunis), Municipalité de Ramallah, en partenariat avec Jiser et CeRCCa (Barcelone). Il se développe sous forme de recherches partagées, cartographies, interventions artistiques, résidences, expositions, conférences, projections, publications et plateforme web.


KIBRIT propose des ressources et des enquêtes visant à croiser savoirs et pratiques, notamment en produisant une série de textes et entretiens avec des penseurs, curateurs et artistes sur notre rapport passé, présent et à venir (en tant que citoyen, artiste ou penseur), à l’histoire, à la mémoire, et aux enjeux de société contemporains (éducation, engagement social et politique, écologie, urbanité, etc).


Kibrit est soutenu par SouthMed CV, programme mis en oeuvre par Interarts, BAC Art Center, Gudran for Art and Development, Khayal Arts & Education, National Center for Culture and Arts et la Commission Allemande pour l'UNESCO. Le programme est cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme Med Culture.


Pour en savoir plus : www.kibrit.org ou notre page facebook


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Biographies des participants :


Marie Pierre Bouthier

Diplômée en cinéma et études arabes de l’ENS de Paris, Marie Pierre-Bouthier est doctorante en histoire du Cinéma à Paris I sous la direction de Sylvie Lindeperg. Ses recherches portent sur les gestes documentaires de résistance au Maroc depuis les années 1960, et plus particulièrement sur l’œuvre d’Ahmed Bouanani. Elle a par ailleurs une activité de programmatrice de films au sein de l’association « Le Maghreb des Films ».


Yasmina Reggad est une commissaire indépendante, écrivain et chercheuse travaillant entre Londres, Athènes et Alger. Elle crée occasionnellement des lectures et dance performances. Diplômée en Histoire médiévale, Yasmina Reggad est curatrice à aria (artist residency in algiers) et était récemment commissaire de Art Dubai International commissions 2017 et 2016, et Exhibitions Manager à Delfina Foundation.

Ses recherches portent sur le concept de futurité, les modèles alternatifs d’éducation artistique, avec une attention particulières aux méthodologies performatives inspirées par les formes de notation employées par la danse et la performance.


Massinissa Selmani (né en 1980 à Alger) développe un travail articulé autour du dessin et ses multiples champs d’expérimentation. Ses œuvres trouvent souvent leur origine dans les actualités politiques et sociales et les coupures de presse et diverses formes documentaires. Son travail a notamment été exposé à à la 56e Biennale de Venise en 2015 où il a reçu une mention spéciale du Jury, ainsi qu’à la Biennale de Dakar (2014), la Biennale de Lyon (2015), au CCC de Tours (2015), la première triennale de Vendôme (2015), Art Basel Statements (Selma Feriani Gallery, 2016), la Zachęta National Gallery of Art, Pologne (2016), la 13ème Biennale de Sharjah et Frac Centre (2017).


Mohamed Fariji (Casablanca) développe des projets artistiques engagés et participatifs, à long terme. Ses œuvres se basent sur un processus actif de recherche multidisciplinaire empruntant à l’architecture, l’histoire, la botanique (etc.), en impliquant chercheurs et habitants mais aussi des décideurs politiques et institutions.

Investi dans l’exploration des mythes urbains, de la mémoire collective et des narrations socio-politiques des villes, Mohamed Fariji intègre également à son travail artistique des initiatives citoyennes et environnementales, notamment au sein de l’Atelier de l’Observatoire, plateforme pour l’art et la recherche qu’il a co-fondé. Il a récemment engagé une réflexion collective pour de possibles ré-activation de lieux publics, éducatifs et patrimoniaux, à partir de ses enquêtes autour de l’Ancien Aquarium de Casablanca.


Kenan Darwich, Omar Nicolas, Sami Rustom / Fehras Publishing Practices

Fehras Publishing Practices est un éditeur et un espace créé à Berlin en 2015 en réponse aux questionnements de ses membres autour de l’histoire et de la présence de publications en méditerranée orientale, Afrique du nord et leurs diasporas. Fehras recherche les enjeux de la “publication” en observant et expérimentant avec ses formes. Ferhas travaille à des projets éditoriaux en proposant des formes alternatives dans une tentative d’en élargir les termes et de créer une nouvelle culture de l’engagement critique.


Yasmina Naji est curatrice et directrice de Kulte Gallery & Editions à Rabat (Maroc).

Doctorante en philosophie politique à la Sorbonne Paris IV, et diplômée d’un master recherche en philosophie morale et politique, et d’un master professionnel en éditions et conseil éditorial, elle fonde Kulte Gallery & Editions en 2013.

Conçu comme une plateforme de production artistique et éditoriale dédiée à la reconstruction d’une histoire visuelle et culturelle postcoloniale, Kulte est un projet expérimental d'entrepreneuriat culturel indépendant sur le continent africain. Un centre pour l’art contemporain et la pensée au sein duquel les éditions occupent une place fondamentale. Organisée en axes de recherches (esthétique, genre & cinéma), et autour d’une collection dédiée aux archives et à l’œuvre de l’écrivain et cinéaste Ahmed Bouanani, Kulte Editions est aujourd’hui l’une maison d’éditions les plus actives au Maroc.


Nadine Atallah est doctorante en histoire de l'art à l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne où elle prépare une thèse intitulée "Les femmes, l'art et la nation. Une histoire des expositions des artistes femmes d'Egypte (1952-1975)". Cette recherche s'intéresse à l'importante contribution des femmes aux arts visuels en Egypte, en relation avec les idéologies nationalistes de le socialisme arabe de Nasser tout en proposant de nouvelles stratégies pour l'écriture d'une histoire féministe de l'art. Nadine Atallah est également membre fondatrice de Madrassa Collective, une plateforme curatoriale transnationale..


Francesca Masoero est curatrice, chercheuse indépendante et porteuse de projets culturels. Directrice adjointe de l’espace culturel LE 18 (Marrakech), coordinatrice de Kibrit, elle est aussi membre fondatrice de Madrassa Collective, une plateforme curatoriale transnationale.

Formée en politique économique et critical theory, elle s'intéresse aux méthodologies interdisciplinaires de recherche et aux pratiques artistiques collaboratives et engagées, particulièrement dans des espaces géographiques post-coloniaux, en les explorant en tant que formes de résistance et forces de transformation socio-culturelles. Son intérêt porte sur les processus d’appropriation, translation et contamination, sur la mobilité et les migrations contemporaines et sur les politiques liées aux espaces publics et les biens communs.


Léa Morin est curatrice et chercheuse indépendante. Directrice et co-fondatrice de l’Atelier de l’Observatoire (art et recherche) à Casablanca, elle était auparavant programmatrice et directrice de la Cinémathèque de Tanger.

Sa pratique consiste à concevoir et produire des situations et contextes de recherche, pouvant prendre la forme d’ateliers, séminaires, expositions, publications, programmation et restauration de films, projets de préservation et programmes pédagogiques. Sa recherche porte principalement sur les archives, l’histoire et le patrimoine cinématographique d’Afrique du Nord, dans une tentative de retracer des historiographies de l’absent, du disparu et de l’oublié. Elle a reçu le soutien du CNAP (soutien à la recherche en théorie et critique d'art) en 2016 pour son projet Les Invisibles.


Ali Essafi (Maroc) a étudié la psychologie en France avant de se diriger vers le cinéma documentaire Art & Essai. En 1997, il réalise son premier film, Général, nous voilà!, suivi de Le Silence des champs de betteraves en 1998, Ouarzazate Movie en 2001 et Le Blues des Shikhates en 2004. De retour au Maroc depuis 2003, il y anime régulièrement des ateliers d'écriture de films et milite pour la reconnaissance du cinéma documentaire, tout en conduisant des recherches sur les archives cinématographiques et l’histoire de l’image en Afrique du Nord. Ces recherches ont donné lieu à des créations de films et d’installations, comme Wanted (2011), une commande de la 10e Biennale de Sharjah; ainsi que l’installation Halaqat Nord-Africaines (2013), qui a été montrée lors de la 11e Biennale de Dakar, ou encore son dernier film La Septième Porte (2017), présenté à la Berlinale et au Festival Cinéma du du Réel.


Marwa Arsanios vit et travaille à Beyrouth. Elle est membre fondateur de 98 Weeks, à la fois projet de recherche et espace artistique. Son oeuvre – films, vidéos, installations, sculptures, dessins, performances – se nourrit de l’histoire libanaise, mais s’intéresse de manière plus large aux combats politiques et à leur représentation, en particulier à travers des thématiques féministes.

Son travail a notamment été exposé à la Biennale de Venise, Future Generation Art Prize, Venise (2013), Biennale de Liverpool (2012), Biennale d’Istanbul (2011), Biennale de Thessalonique, Grèce (2015) et Home Works 5 et 6, Beyrouth, Liban (2013 et 2010).


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